Les appels

 Dès que je vois son nom apparaitre sur l'écran de mon téléphone mes sens se mettent en alerte. Je sais que lorsque je vais décrocher j'aurais la gorge sèche et j'arriverais à peine à parler. Il m'a demandé aujourd'hui pourquoi j'aimais être humiliée, jouer à des jeux extrêmes, être traitée comme une chienne... à vrai dire je n'ai pas d'explication. Pourquoi quelqu'un voudrait se trouver dans cet état? Attachée, humiliée, fouettée, frappée, mais le fait est que tout ça m'excite terriblement, être un objet sexuelle, une esclave à qui on ne demande pas son avis.

Pour une fois ne pas avoir de décision à prendre, pas de responsabilités, ne pas avoir à réfléchir, être même dans l'incapacité de le faire tellement tout mon corps vibre d'excitation qu'il n'est plus question de réfléchir, mais uniquement de ressentir. Tous les sens et instincts basiques en alerte, l'adrénaline qui coule dans les vaines et les hormones et neurotransmetteurs complètements affolées. Une chaleur qui émane de mon sexe et se propage au reste de mon corps, je suis à l'écoute de chaque mot qui va m'être dit, prête à exécuter ses ordres aussi folles soient elles.

Cela fait déjà des semaines qu'on joue, que je lui laisse le contrôle, que je le laisse faire ce qu'il veut de moi et que j'en peux plus m'en passer.

Je fantasme sur nos jeux et il n'arrête pas d'alimenter mes pensées malsaines déjà bien sombres et bien chargés.

Mes partenaires précédant m'ont toujours traité avec douceur et respect, lui fait tout le contraire sans le moindre effort, il s'agit bien d'un jeu et non pas de la réalité, on s'amuse à prendre un rôle, il est mon bourreau et moi sa soumise, il aime posséder mon corps et mon esprit, être Maître de mes pensées et mes désirs. Contrôler mes gestes, mes pulsions, ma respiration, décider de tout à ma place et ses jeux de domination ont la capacité de me rendre dingue!

Je suis pendue au bout de ses lèvres à attendre impatiemment la suite du scenario sale qu'il est entrain de me décrire, dans lequel il y a toujours des bondages, du sperme qui coule à flot, des gros mots et où je finis, en règle générale, à genoux par terre, à quatre pattes sur une table basse ou bien assise sur la cuvette de toilettes publiques sa bite dans la bouche.

Dans ces scenarios, je peux être une prostitué, une esclave ou une chienne qu'il promène à quatre pattes en laisse dans son jardin.

Il décrit des choses tellement humiliantes que je me demande comment je peux les trouver excitantes. Mais paradoxalement et à l'encontre de tous mes principes, de toute attente et de toute logique ces images restent dans ma tête et me hantent pendant des heures, voir des jours, m'obligent à me toucher quelques fois plusieurs fois par jour.

Mais on est fait de paradoxe, nous, humains!

Je ne cherche plus à trouver une logique, mais simplement à profiter de toutes ses sensations étranges et nouvelles que ces appels me procurent. Je laisse mon corps s'exciter, le frisson me parcourir, mes mains agripper mon visage et mes cheveux dans un geste désespérée pour essayer d'éviter que ma tête n'explose avec ce qu'elle entend, je serre mes jambes pour sentir le frottement de mon pantalon contre mon sexe et quand je ne tiens plus je me touche, je touche mon clitoris qui sera dur et raide, mon vagin mouillé.

Il arrive souvent que les appels viennent quand je suis dans un lieu public, dans ces cas je me sens ligotée, comme souvent dans ses descriptions. Je ne dois pas montrer publiquement mon état d'excitation, je dois faire l'effort de garder une attitude neutre, sans me toucher ou tenter de m'arracher les cheveux. Je dois faire semblant que tout va bien. Quand ça arrive la frustration est si forte que cela peut me prendre des heures pour me calmer, notamment lorsque je l'entend se toucher et les gémissements de son orgasme arriver à l'autre bout de la ligne alors que moi je m'efforce pour essayer de respirer normalement, les pupilles dilatés et de contrôler les spasmes qui me secouent de l'intérieur.

Puis une fois qu'il a joui il raccroche, quelques fois sans même un aurevoir, il raccroche tout simplement et moi je reste là, le téléphone à l'oreille pendant encore quelques secondes à essayer de d'assimiler ce qui vient de se passer, ma frustration ne fait qu'augmenter tout comme mon désir de le revoir, de me venger, de l'insulter pour m'avoir laissée sans pitié dans cet état, état auquel je deviens plus addicte de jour en jour et je n'y peux rien...

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